M. Barthélémy*
explique la frappe de monnaies mérovingiennes dans de nombreuses
petites localités par le fait que:
« Lorsqu'il y avait un impôt à lever, le domestique du
palais, accompagné d'un monnayer, parcourait les pays auxquels
le tribut était imposé : ils percevaient en métal la valeur
demandée, puis s'arrêtant lorsque leur collecte était assez
considérable, le monnayer frappait des tiers de sou dans la
localité où il se trouvait, gravant sur le coin son nom et celui
de la ville, ou du village, lieu de sa résidence momentanée».
Cette théorie est fondée sur le texte suivant : "Erat enim
tempus quo census publicus ex eodem pago regis thesauro
exigebatur inferendus ; sed quum omnis census in unum collectus
regi pararetur ferendus, ac vellet domesticus simul et
monetarius adhuc aurum ipsum fornacis coctione purgare, ut,
juxta ritum, purissimum ac rutilum aulœ régis praesentaretur
metallum." — Ex vita sancti Eligii a B. Audoeno, cap. xv, apud
Spicileg. d'Achery).
En voici la traduction:
Il y avait en effet une époque où l’impôt devait être porté au
trésor du roi depuis le district lui-même (où il avait été
perçu). Mais lorsque chaque collecte dut être rassemblée en une
seule pour être portée au roi, le serviteur et le monnayeur
voulurent en plus que l’or soit purifié par la fusion au four,
pour que suivant l’usage, le métal fût présenté le plus pur
possible et brillant à la cour du roi.
La rentrée du revenu
d'un domaine pouvait mécaniquement se contrôler par la présence
du nom de lieu sur la monnaie: le receveur présentait autant de triens que tel vicus, tel castrum en devait au propriétaire,
avec le nom du vicus ou du castrum et celui du monnayer comme
garantie du poids et de la valeur du numéraire représentant la
recette. » (Revue archéologique, 1865, t. Ier, p. 11.)
*Manuel de
Numismatique moderne, 1851, p. 2. |